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Plage Deauville, au nord de la ville d’El Jadida Une seule espèce, l’Homme, menace toute la biodiversité !

Plage Deauville, au nord de la ville d’El Jadida

Une seule espèce, l’Homme, menace toute la biodiversité !

Après la pluie, le beau temps. Ce mardi 8 février 2021, nous sommes à El Jadida, située à 96 km de la capitale économique. Le ciel est dégagé et le soleil caresse cette ville balnéaire, connue pour sa ‘’cité portugaise’’ inscrite au patrimoine de l’UNESCO, qui subjugue, aussi, ses touristes, aussi bien nationaux qu’étrangers, par ses magnifiques plages, notamment pendant l’été.

Si la mer est ce qui attire le plus les visiteurs à la recherche de la fraicheur des baignades, il n’en reste pas moins qu’elle est un lieu qui recèle une biodiversité jusqu’alors très peu explorée. Dans le dessin de découvrir les secrets de ces endroits, nous avons décidé de mener une enquête sur le terrain, profitant des vacances scolaires. Pour cela, nous avons choisi la plage communément appelée Deauville, située à la sortie Nord de la ville. Nous avons longé quelques kilomètres de la côte de cette plage. A chacun de nos déplacements, nous étions émerveillées par nos découvertes. Beaucoup de joie était au rendez-vous mais aussi de la tristesse. ‘’Pourquoi de la tristesse ?’’, cette interrogation est légitime.

Nos premières sorties étaient matinales, et dès le premier jour, nous avons pu constater l’ampleur des dégâts causés par l’être humain. En effet, un peu partout jonchaient sur le sable des déchets de toutes sortes : des bouteilles et des verres en plastique, des bouteilles en verre, des vêtements usités, des boites de conserve… Les ordures laissées sur place par les clients des restaurants mitoyens dénaturent ce paysage pittoresque. Et le désastre est tel qu’on se croit au milieu d’une petite décharge publique.

     

Un phénomène qui prend de l’ampleur, mais qui demeure inexpliqué. Il fallait approcher des autochtones pour mieux comprendre ces agissements contre la nature. A.Z., la quarantaine, est habitué à faire du jogging sur cette plage depuis quelques années. Au comble de sa déception, il nous raconte les péripéties qui ont amené à la dégradation de cet écosystème. « C’est bien malheureux de voir un tel tableau. Avant, il y avait peu de déchets qui provenaient de la mer. Mais les choses ont empiré depuis qu’on a construit des restaurants sur les abords de la plage. Les gens sont diamétralement irresponsables. », Confie-t-il sur un tom amer.

Même son de cloche pour M.N., un vieux pêcheur traditionnel, que les mots trahissent pour décrire cette dégradation de l’environnement qui se répercute inexorablement sur la qualité des eaux de baignade. « Je ne trouve pas les mots pour vous expliquer ce que je ressens. Je viens ici depuis que j’étais encore jeune, et aujourd’hui, je suis triste de voir l’état de ma plage préférée. Il faut sanctionner les gens qui se débarrassent n’importe comment et n’importe de leurs déchets. Le moins que je puisse dire, c’est qu’ils n’ont pas honte de le faire. Je me demande s’ils sont capables de faire la même chose chez eux », se désole-t-il.

Outre ce comportement totalement irresponsable, nous avons essayé de recueillir d’autres éléments de compréhension auprès des gens se trouvant sur le lieu. Nous nous sommes alors dirigées vers un groupe de jeunes hommes qui pêchaient à l’aide de longues cannes-à-pêche. Nous avons parlé à l’un d’eux :

« Je viens à la plage à 7h du matin  pour pêcher surtout des poulpes. Je pratique la pêche pendant mon temps de loisir. On utilise différents sortes de cannes pour  attraper les poulpes. Des fois j’ai même pu pêcher des déchets de la mer et l’unique responsable c’est l’humain. J’espère que l’Homme changera de comportement envers son environnement. »

Un peu loin, nous avons rencontré deux hommes qui ramassaient des algues et les étalaient sur la plage pour les sécher mais aussi des huitres qu’ils plaçaient soigneusement, une par une, dans un sac en plastique. Au début, l’un d’eux s’est montré d’emblée réticent, n’acceptant pas qu’on enregistre leurs propos ou qu’on les prenne en photos. Petit à petit, sa réticence diminue et il sympathise avec nous, allant même jusqu’à nous proposer de partager leur repas composé de thé à la menthe, de pain avec du fromage et de quelques oranges. Nous avons appris, au fil de l’échange, qu’ils étaient frères, qu’ils habitent dans un douar près de la plage et que depuis leur bas âge, ils fréquentent cet endroit. Ce que nous avons pu savoir aussi, c’est qu’ils ont un lien très fort avec la mer et ne s’imaginent pas vivre loin d’elle. Ils ont aussi l’habitude de faire des tagines sur la plage avec ce que leur offre généreusement la mer.

« Je suis Abdallah. J’ai 42 ans et je vis dans un douar tout près d’ici. La pêche est pour moi un loisir. J’ai passé toute mon enfance à ramasser des algues et des huitres et à pêcher des poissons que je vends. Vous savez, je trie des choses utiles abandonnées dans les poubelles domestiques et les revends. Je fais aussi d’autres petites bricoles. Personnellement, je n’imagine pas ma vie loin de la mer. Mais, malheureusement, je vois que les poissons sont de plus en plus rares à cause de la pollution. Ce constat a poussé les pêcheurs à aller chercher leur gain-pain dans une autre plage », soupire-t-il.

 

Ce qui a capté, entre autres, notre attention, c’est la variété des rochers. Ces reliefs apparaissent dans des endroits plus que dans d’autres et ne présentent pas toujours la même forme. Nous avons constaté que ces rochers abritent des variétés d’espèces de crustacés et végétaux. Il n’y a pas que les hommes qui se servent de ces espèces mais aussi des oiseaux rarissimes. Nous avons réussi à prendre des photos de ces êtres vivants qui se collent aux rochers..

Ce qui a suscité entre autre notre attention c’est la variété des rochers. Ces reliefs apparaissent dans des endroits plus que dans d’autres et ne gardent pas toujours la même forme. Nous avons constaté que ces rochers abritent des variétés d’espèces animalière et végétale. Il n y a pas uniquement les hommes qui se servent de ces espèces mais aussi d’autres animaux tel les oiseaux. Nous avons réussi à prendre des photos de ces êtres vivants qui se collent aux rochers.

  

Les oiseaux migrent de toutes parts vers ces lieux. Ils sont par centaines et appartiennent à plusieurs espèces. C’est surtout le matin qu’ils viennent en nombre. La présence de l’être humain les fait fuir et les obligent à changer chaque fois d’endroits. Des variétés de plantes ajoutent de la magie au lieu et font le bonheur d’un botaniste. Des plantes marines telles les algues, des plantes sauvages de toutes sortes et d’autres plantées par des hommes sur le bord de la côte qui donne sur la route principale. Un décor naturel d’une beauté inouïe que les empreintes de l’être humain viennent dénaturer. Des agissements inconscients qui bouleversent une biodiversité qui n’existe peut-être nullement ailleurs et qu’il va falloir préserver. Autrement, c’est tout le charme, la magie et le microclimat de ces belles plages d’El Jadida qui risquent de disparaître un jour, à jamais. Sentinelles de la biodiversité, elles sont indispensables à l’Homme. Mais ce dernier, seul, menace, aujourd’hui, leur existence.

Abdeslam Hakkar

عبد السلام حكار مدير الموقع وصحفي منذ 1998 عضو مؤسس بالتنسيقية الوطنية للصحافة والإعلام الإلكتروني

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